'Un' des Parnassiens
Je souhaite vous faire partager aujourd’hui un poème de LÉON DIERX né le 31 mars 1838 à Saint Denis sur l'île Bourbon (aujourd'hui la Réunion) et décédé le 11 juin 1912 à Paris. Il arrive à la métropole pour y faire ses études, il s’établit à Paris après y avoir suivi les cours de l’École Centrale. Il fait la connaissance d’Émile Bellier, étudiant créole exilé comme lui ! Il décide de devenir poète. A 20 ans, il publie son premier recueil « Aspirations poétiques ». Il rejoint le groupe des Parnassiens [le Parnasse est une montagne grecque qui, consacrée à Apollon et aux muses, symbolisa la poésie. Les idées essentielles des poètes parnassiens sont les suivantes : Impersonnalité – Union de l’art et de la science – Culte de la beauté.], dont le chef de file n’est autre que Charles-René-Marie Leconte de Lisle (1818 – 1894) un autre compatriote réunionnais. Puis, avec « Poèmes et poésies » (1864) à l’esthétique parnasienne. Et encore en 1867, est publié « Les lèvres closes » oeuvre qui est considérée comme sa plus aboutie. A partir de 1879, il est employé au Ministère de l'instruction publique, avec l'aide de Guy de Maupassant (1850 – 1893). Élu «prince des poètes» à la mort de Stéphane Mallarmé. il publie chez Alphonse Lemerre [éditeur aussi de Paul Verlaine voir mon billet du 26/11/2005] ses « Poésies complètes » en 1889-1890, dix ans après avoir mis le point final à son œuvre poétique avec son dernier recueil «les Amants » (1879) dont le poème ‘Chanson’ que voici. . .
Le ciel est loin ; les dieux sont
sourds.
Mais nos âmes sont immortelles !
La terre s'ouvre ; où s'en
vont-elles ?
Souffrirons-nous encor, toujours ?
L'amour est doux ;
l'amour s'émousse.
Un serment, combien dure-t-il ?
Le cœur est faux,
l'ennui, subtil.
Sur la tombe en paix croît la mousse !
La vie est
courte et le jour long.
Mais nos âmes, que cherchent-elles ?
Ah ! leurs
douleurs sont immortelles !
Et rien n'y fait, trou noir, ni plomb
!